Recrudescence de la fraude au chèque de l’amitié

Le secrétaire général de l’Association française des usagers des banques, Serge Maître, donne l’alerte sur la récente amplification de la fraude au chèque de l’amitié. Profitant d’un usage courant entre amis ou partenaires commerciaux, les escrocs font soudainement grimper le prix de la confiance.

Le chèque de l’amitié est un faux

Apparue il y a plus d’un an, la fraude au chèque de l’amitié tend à devenir de plus en plus fréquente et porte sur des montants de plus en plus forts… l’inflation sans doute ?

Le mécanisme est fort simple et s’appuie sur une pratique courante entre amis ou entre commerçants. Dans une relation de confiance, il est d’usage d’accepter le chèque d’un « ami » qui a besoin de liquidités immédiatement. La future victime lui fait un virement ou retire la somme désirée et dépose le chèque qui sera encaissé dans les 3 ou 4 jours. Avec un brin de défiance, la future victime attendra que le montant du chèque apparaisse au crédit de son compte avant de verser les espèces à son « ami ». Or, même si le compte est crédité dans les délais, ce n’est qu’une écriture et la banque n’a pas forcément encaissé le fameux chèque… qu’elle n’encaissera d’ailleurs jamais puisque c’est un chèque en bois ou un faux. Lorsqu’elle prévient la victime de l’impossibilité d’encaisser le chèque… c’est trop tard, une dizaine de jours sont passés. Les fraudeurs connaissent bien les délais. Les étudiants sont très souvent la cible de ces arnaques qui portent sur des montants pouvant varier de 500 à 1 000 euros. Or, à présent, ce type de fraude étend son périmètre et ses capacités de nuisance.

Un développement inquiétant

La fraude au chèque de l’amitié a récemment pris une autre tournure faisant des victimes de plus en plus nombreuses et pouvant porter sur des montants de plus de 5 000 euros, notamment lorsqu’il s’agit de relations commerciales.

Le secrétaire général de l’Afub donne l’alerte car l’association enregistre « un systématisme depuis quelques mois, avec des montants préoccupants ». D’après les données de l’Afub déjà près de 4 000 personnes ont été victimes de ces escroqueries. Au cours des six derniers mois, 150 plaintes ont été reçues à ce sujet, cette nouvelle forme de fraude faisant trois fois plus de victimes que sur les six mois précédents.

Une première étape pour enrayer sa généralisation est d’en alerter les consommateurs, action à laquelle s’exécute  Serge Maître. Aussi, il rappelle aux usagers des banques que « ce n’est pas parce que l’argent apparaît sur son compte que l’on en a la disponibilité car une banque se reconnaît au moins trente jours pour annuler une écriture ».

Par conséquent, dans ce genre de transaction, une grande confiance doit régner entre les parties et l’Afub en appelle à la prudence. En effet, les victimes de ces manœuvres ne pourront pas obtenir un remboursement de leur banque, sauf si celle-ci ignore son cahier de bonnes pratiques et a négligé d’inscrire à côté du chèque crédité sur le compte « sous réserve d’encaissement ». Quant à engager une procédure contre « l’ami », c’est une autre histoire puisque bien souvent celui-ci a disparu.